Campagne 1998

Campagne 1998

Campagne 1998

"Il (ou elle) est mort(e)"

La phrase tombe comme un couperet.
Et comme si cela ne suffisait pas.
l’équipe médicale pense déjà au prélèvement d’organes.

 

Autoriser le prélèvement. c’est sauver des malades arrivés au stade terminal d’une maladie du foie. du cœur. du pancréas ou des poumons ; c’est aussi rendre une vie normale à des insuffisants rénaux ou à des personnes venant de perdre la vue.

 

Tout cela est très beau. mais lors du décès d’un être cher. les questions surgissent inévitablement.
Vous êtes sûrs qu'il n'y a plus rien à faire ? 

 

Quand l'équipe médicale nous annonce son intention de prélever des organes (la Loi belge est fondée sur le principe du consentement présumé) notre première réaction est de croire qu'il reste un espoir. En effet. les fonctions cardiaques et respiratoires du donneur potentiel sont préservées artificiellement.

Or l'intention de prélèvement est exprimée seulement si la personne est en état de mort cérébrale. constatée. dit la loi. "par trois médecins à l'exclusion de ceux qui traitent le receveur ou qui effectueront le prélèvement ou la transplantation".

Autrement dit. TOUT. jusqu'à la dernière seconde aura été tenté pour sauver la personne décédée.

Ne peut-on attendre une ou deux heures ?

Les transplantations sont toujours des courses contre la montre. Les minutes gagnées ou perdues sont essentielles pour la réussite ou l’échec des greffes. En avoir parlé avant le décès permet de prendre position sans délai.

Est-ce qu’il aurait été d’accord ?
Si on en avait parlé avant. ce serait plus facile.

La difficulté du choix vient souvent de l’ignorance dans laquelle se trouvent les proches. de la volonté de la personne décédée. Cela s’ajoute à la douleur de voir disparaître un être aimé.

 

Toutes ces questions arrivent bien tard.
Pour éviter les doutes. les hésitations. le temps perdu. il existe une solution :

CHOISIR MAINTENANT !

 

La Loi du 13 juin 1986 (parue au MB du 14 février 1987) est basée. nous l’avons vu. sur le principe du consentement présumé. Les proches au premier degré peuvent néanmoins s’opposer au prélèvement.

 

Deux solutions sont possibles pour faciliter leur choix :

  • Vous désirez donner un caractère formel à votre décision. Votre Maison Communale vous fournira un formulaire d’inscription au Registre National où sera acté(e) votre acceptation ou votre refus du prélèvement d’organes. Votre famille ne pourra s’opposer à votre décision.

  • Vous ne voulez pas donner ce caractère formel à votre position. Communiquez simplement celle-ci à votre famille.

 

Vous pouvez maintenant prendre position.
Dites-vous bien que votre décision. quelle qu’elle soit est respectable.

 

Permettez-nous toutefois de vous donner quelques arguments supplémentaires en faveur de l’acceptation :

  • Toute personne. dès sa naissance. est donneur et receveur potentiel. Nul ne sait. en effet. quels soins lui seront nécessaires au cours de son existence. Si nous espérons pouvoir bénéficier d’un organe. en cas de besoin. faisons en sorte que le problème soit résolu rapidement et marquons notre accord sur le prélèvement éventuel. 
  • Depuis peu. on parle beaucoup d’une solution alternative. les "xénogreffes" (greffes d’un organe animal sur un être humain). Actuellement. les dons humains restent le seul recours.

 

Quelques éclaircissements à propos des objections les plus fréquentes :

"Tout sera-t-il tenté pour me sauver la vie ?"

Les médecins qui vous soignent n’ont qu’une idée en tête. celle de vous sauver. Et ils y arrivent de plus en plus souvent.

 

"Mon corps sera mutilé par le don d’organes."

Non. Le prélèvement d’organes. comme toute intervention chirurgicale. est pratiqué en salle d’opération. Le plus grand respect est accordé à la dépouille et. par la suite. les funérailles se déroulent selon vos désirs et ceux de votre famille.

 

"Ma famille devra supporter des frais supplémentaires."

Le diagnostic de mort cérébrale posé. tous les frais liés au prélèvement sont pris en charge par la mutuelle des receveurs.

 

Notre demande est simple

Prenez position. dès à présent. pour ou contre le don d’organes. parlez-en à votre médecin traitant et communiquez votre décision à votre entourage.

D’une part. cela évitera aux vôtres la tension que provoque l’obligation de résoudre un problème auquel ils n’auraient pas été préparés.

D’autre part. la possibilité que vous leur offrez. de pouvoir répondre immédiatement à l’équipe de coordination. représente une chance de succès supplémentaire.

Et si c’est une réponse positive. quelle belle preuve de solidarité: un don après la mort. sans contrepartie matérielle. mais avec la satisfaction de savoir que la vie va reprendre pour une ou plusieurs personnes.

Les statistiques. au niveau européen. nous montrent que la Belgique se situe. pour le nombre de donneurs par million d’habitants. dans le peloton de tête. juste derrière l’Espagne et l’Autriche.

 

Malgré cela. pour certains organes.
environ 30% des malades meurent en attente
avant qu’une greffe soit possible.

Faisons en sorte
que ces 30% tendent vers 0.

Merci !

Conférence de presse

Depuis sa fondation (voir menu HISTORIQUE) en 1985. l’Association Nationale des Greffés Cardiaques (A.N.G.C.) n’a pas cessé d’aider les malades en attente de transplantation. d’organiser des activités auxquelles les greffés peuvent participer et à promouvoir le don d’organes. Attirer l’attention sur le don d’organes et l’installer définitivement dans les mentalités est une oeuvre de longue haleine et qui se doit d’être répétitive.

C’est pourquoi. cette année. nous avons décidé de lancer une nouvelle campagne à l’aide d’un dépliant. Il sera adressé aux médecins généralistes. aux pharmaciens. aux maisons communales. aux mutuelles et aux établissements d’enseignement. Ces envois. accompagnés de propositions d’actions spécifiques de chaque catégorie. seront précédés par une campagne radio-TV. (voir SPOT TV ci-dessus)

En effet la campagne 1998 s'appuie sur la diffusion par toutes les stations radio et TV publiques et privées de la Communauté française d'un spot d'une trentaine de secondes réalisé par Michel EVRARD.

Cette nouvelle campagne a été mise au point avec l’aide de deux autres associations dont les buts. ne fût-ce qu’en partie. sont semblables aux nôtres. Il s’agit de la Fondation pour la Chirurgie Cardiaque et de l’Association Belge du Don d’Organes et de Tissus (A.B.D.O.T.).

Une raison supplémentaire d’agir vient d’une constatation faite depuis plusieurs années : le manque d’organes. Nous voulons dès lors toucher un maximum de personnes. Puisque chacun de nous est demandeur potentiel. il faut que nous arrivions à ce que le plus grand nombre d’entre nous accepte d’être donneur potentiel. C’est le seul moyen pour équilibrer demande et offre. car les solutions alternatives (xénogreffes et autres) ne sont pas encore au point.

Évidemment. nous comptons sur les médias pour augmenter l’impact de notre campagne.

Nous voulons insister fortement sur un aspect essentiel de notre message. Il est hors de question de forcer qui que ce soit à prendre l’une ou l’autre décision (acceptation ou refus). Toute décision est respectable si elle est prise en conscience. L’important est de la prendre à temps. et non d’obliger les proches à choisir sans connaître les intentions de la personne décédée. 

La campagne

En 1995. nous avions lancé une campagne basée sur la diffusion d'une affiche :
"N'emportez votre cœur au paradis. nous en avons besoin ici".

L’A.N.G.C. espérait changer la mentalité de l’homme de la rue. mais aussi celle du corps médical et des décideurs politiques. Le changement n’a pas été flagrant. Mais comme nous le répétons souvent. pour enfoncer un clou. il faut continuer à taper dessus...

Notre campagne. cette fois. aura un suivi important. L’envoi du dépliant "Et si vous en parliez avant..." aux médecins généralistes. aux pharmaciens. aux mutuelles. aux établissements d’enseignement. aux communes sera accompagné de propositions diverses :

pour les médecins et les pharmaciens :

  • fourniture d’une provision de dépliants à placer dans les salles d’attente et les officines. 
  • participation plus active de leur part en leur demandant de parler de ce problème avec leurs patients et clients. 

pour les maisons communales :

  • leur suggérer de mettre. en bonne place. des dépliants avec le formulaire qu’elles doivent fournir pour l’inscription de l’acceptation ou du refus du don d’organes au Registre national.
  • proposition de leur fournir des articles relatifs au don d’organes dans leur start3 communal. 

pour les écoles : 

  • organisation de conférences-témoignages de greffés. 

Nous terminerons en disant : 

ET SI VOUS EN PARLIEZ AVANT... " et MERCI.

 

 

Cette campagne a été réalisée par les associations sans but lucratif : 

 

ANGCP Association Nationale des Greffés Cardiaques (ANGC)
ANGCP Fondation pour la Chirurgie Cardiaque (FCC)
ANGCP Association Belge du Don d'Organes et de Tissus (ABDOT)

et avec l'aide des sponsors suivants :